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Toi

19 novembre 2005

Rencontre

Quand j'ai vu ton sourire je me suis dit non, ça ne peut être que me imagination. J'ai fermé les yeux et j'ai pensé que j'allais me réveiller vite fait, qu'après coup j'en sourirais et trouverais idiot d'avoir paniqué. Mais. Le truc c'est que tout était vrai, ton sourire, et ton visage si gai. Y'avait la rue qui filait et toi tu arrivais, juste en face. J'ai pas pu esquiver. Pourtant j'ai essayé tu sais ? J'ai bien pensé faire demi-tour mais il a fallu t'affronter. Alors j'ai respiré, bien fort. Trop fort même, parce que ça me fait mal, encore. J'ai collé sur mon visage un sourire dégoulinant d'artifice et me suis lancée. C'est mon côté actrice qui parlait.

T'as lancé un dis, ça fait un bout de temps ! et j'ai acquiescé en souriant. J'ai dit que oui, vraiment, c'était surprenant de voir comme on laissait filer les gens facilement. J'ai voulu t'appeler souvent. Alors tu aurais dû, vraiment. Moi ça m'aurait bien plu, ta voix au bout du fil. J'en crevais de ne pas te parler et même, j'ai pensé arrêter de respirer un temps, vraiment. Enfin non, j'ai pas dit ça, j'ai été plus docile. J'ai dit que je comprenais, que c'était pas aisé de prendre le combiné et puis d'appeler surtout après ce qui s'était passé. Que tout de même c'était dommage. Qu'il aurait fallu boire un verre en souvenir tu temps passé. Un genre d'hommage. Puant la fausseté mais quand même, un hommage. Tu as souri et dit que, vraiment, je n'avais pas perdu ma répartie. Effectivement. Toi, tu as toujours ton sens de l'observation, impressionnant. Et aussi tes phrases à la con de type qui regrette un peu. De faux gêné. De "je suis timide en vrai tu sais ?". Mais je me suis faite à l'idée.

Là j'étale mais en vrai, tout ça n'a duré que quelques secondes. T'étais pressée, j'étais brisée, on a décidé d'un accord commun et tacite de ne pas aller plus loin. Puis de s'appeler un jour, pourquoi pas, pour reparler de tout ça en tout bien tout honneur. C'est fou comme tu m'amuses, mon coeur. Et s'il n'y avait pas cette douleur, là, je te dirais de m'aimer encore, quelques heures. Le temps d'être brûlée par tes baisers et de m'enfoncer un peu plus dans ce trou qui à force de temps se créé.

Mais t'es parti trop vite, c'est bête.

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7 mai 2005

Soirée arrosée

J'ai repoussé et repoussé, puis la date a été fixée. Quand faut y aller, faut y aller, j'ai pensé. C'était un truc insensé dans lequel je m'étais embarquée. J'y ai repensé après et j'ai trouvé ça débile à souhait. Mais. Ce qui est dit est dit. Alors j'ai dit oui, okay pour jeudi. On dit vers huit heures et demi ? Génial. Rien que l'idée m'emballe. Vraiment, c'est génial.

J'ai fait les cents pas jusqu'à ce que qu'il sonne chez moi. C'est fou ce qu'il est ponctuel, ce gars. A l'heure dite il était là, un bouquet dans les bras et du bonheur dans sa voix. On y va ? J'ai hésité et l'ai senti vexé. Je cherchais si j'avais rien oublié, j'ai dit pour camoufler. J'étais un peu paniquée mais il voulait me rassurer. Forcément. Je sais que t'es seule depuis pas très longtemps, et que celui avec qui tu étais avant... Mais je l'interromps. C'est du passé voyons, je marche pas à reculons. Mais non. Faut pas croire ce qu'on t'a dit, les gens savent pas de quoi il s'agit. Ils tapent toujours à côté, c'est bête à dire mais c'est la vérité. Ils veulent bien faire, je nie pas. Mais le silence a du bon parfois. Je t'assure, tout roule pour moi. L'idée de sortir me met dans tous mes états. Que je suis contente que tu sois là !

Ça pour la comédie, paraît que je suis douée. C'est un truc qu'on me dit depuis que je suis née.

On a marché un temps, jusqu'à ce qu'on arrive au restaurant. Il m'a laissée passer devant. Galant. J'ai dit "que c'est charmant", il a demandé "vraiment ?". Absolument ! On s'est assis. Content que ça te plaise, il a dit. Ça et puis, je suis heureux qu'on soit ici. Vraiment, c'est le paradis. Le paradis. Oui oui. Le serveur a apporté une bouteille de vin. Sur laquelle j'ai rapidement mis le grappin. Il regardait tout ça de loin, regard en coin, mais je m'en moquais. Au moins j'étais bien. J'ai dû vider une bouteille au moins. Lui se sentait gêné. Se demandait s'il devait me ramener dans mon quartier ou s'il valait mieux rester. M'a finalement regardée picoler une bonne partie de la soirée. Mais j'ai fini par me calmer. Tu m'en veux pas, hein ? Bien sûr que non, c'est humain, il comprend très bien. Ensuite m'explique qu'il est déjà onze heures passées, qu'il vaudrait mieux filer avant que je sois trop crevée. C'est qu'il te faut marcher. Je pensais qu'il me ramènerait mais. L'air frais, y'a que ça de vrai. Et puis dans ton état tu verras, ça sera extra. Pauvre idiot. Maintenant qu'il m'avait sur le dos, il regrettait cette histoire de pot.

Je suis rentrée chez moi en titubant, les bras bien devant pour pas cogner les gens. Me suis sentie minable. Coupable. De m'être laissée aller de façon si lamentable. Rentrée chez moi j'ai hurlé et pleuré, juste pour me vider. Ma tête pesait des tonnes, j'en pouvais plus. J'avais trop bu, quelle conne. Ma soirée s'est terminée là, la joue contre le parquet froid.

Soirée on ne peut mieux. On recommence ça quand il veut.

19 avril 2005

Invitation

T'as besoin d'y voir clair, de prendre l'air. Ca te dirait un verre ?

J'ai pas franchement la tête à t'oublier. A flirter. Mais comme tu risquais d'être jaloux j'ai accepté. C'est laid, je sais.  J'ai pris ça comme un jeu, pas trop dangereux puisque pas très sérieux. Prendre tout à la légère, voilà ce que je vais faire, j'ai pensé. Je pouvais essayer, et même penser que ç'allait marcher. Alors j'ai dit okay pour un pot, qu'il choisisse l'heure et le bistrot. Sur le coup j'étais fière, j'espérais que ça te mette en colère, que tu me demandes de faire marche arrière. Sauf que. T'as fermé les yeux et quand je t'ai dit ça, t'as dit tant mieux. Que ça me ferait le plus grand bien. Que si j'étais chanceuse, il serait là au petit matin, le lendemain. J'en ai eu la nausée. J'avais envie de te gifler comme jamais, mais je me suis contrôlée, j'ai juste esquissé un sourire de fille enjouée. Emballée. Rien de vrai, en somme, mais pour toi c'était tout comme.

Pour annuler le rancart, trop tard. Je vais affronter son sourire de gars qui croit déjà que la partie est gagnée. En espérant que je vais supporter.

Mais dans quoi me suis-je embarquée...?

18 avril 2005

Un jour

Un jour, il y aura un bruit de verre brisé et quelques voisins alertés. Des cris. Des pleurs. Et puis. Une porte qui claque sans douceur. Non sans douleur. Il y aura des pas pressés dans l'escalier. Une démarche titubante et tremblante. Des sanglots qui brouillent la vue, une pauvre fille trop émue pour marcher droit. Droit devant soi. Il y aura un mal lancinant et violent. La pauvre fille trébuchera puis tombera. Tête contre les pavés froids. Alors elle se dira qu'il faut prendre sur soi. Se relever. Avancer. Sans se retourner. Surtout sans pleurer. Quelque fois que tu la voies dans cet état.
Faudra qu'il lui reste un peu de fierté. De dignité.
Ce jour là tu ne bougeras pas. Je t'y vois déjà. Tu restes là. Sans bouger. A te demander si tu aurais dû la rattraper. Essayer. Si elle en valait la peine. Si toute poursuite était vaine. Tu t'allonges sur ton lit et tu grilles une cigarette. Elle disait toujours il faut que tu arrêtes. Vengeance. Tu regardes les volutes de fumée et tu penses. Les souvenirs tu t'en fous. D'ailleurs tu t'en fous de tout. Mais des souvenirs, surtout. Tu penses que c'est quand même idiot. Que ç'aurait pu être plus beau. Vous. Mais t'allais pas te mettre à genoux. La supplier de rester. Faut pas pousser. Comme si tu allais la retenir en la voyant partir. Ce n'était qu'une histoire. T'as pas à t'en vouloir. C'est elle qui a voulu partir. Te fuir. Alors si elle pleure, tant pis. Elle l'a choisi. C'est ce que tu te dis. C'est plus facile ainsi.

Ce jour-là, appelle-moi. On pourrait boire pour fêter ton célibat. Et finir la soirée chez moi. Pourquoi pas...

12 avril 2005

Elle

Elle dit que c'est bien fait pour moi, que je ne mérite que ça. Et toi ? C'est aussi ce que tu crois ? C'est moi qui suis partie, alors je subis. Et puis. J'ai rien à dire, juste à souffrir. J'ai le droit de vous regarer vous aimer et d'en crever. Ca c'est autorisé. Par contre rouspéter, ah ça non. Faut pas pousser le bouchon, comme tu dirais. Jamais. J'assume. Et je me consume, aussi. Sans un bruit. Pour pas troubler ta petite tranquillité vanillée. Parfumée.
Je la regarde de loin et je me dis qu'elle est belle. Plus que moi. Que c'est pas étonnant que tu t'occupes d'elle. Que t'en prennes soin. Faut qu'elle soit bien. Bien au chaud contre ta peau. Ses yeux sont trop bleus et ça m'énerve un peu. On dirait une poupée, un peu trop maquillée, un peu trop trafiquée. Mais ça te plait. Ce corps si parfait. Moi à côté j'ai l'air de rien, pour ça que tu ne me regardes que de loin.
Que tu dois être bien, le matin, ta main dans sa main, tes yeux sur ses seins. Vous devez être très câlins, le genre à prendre des bains ensemble, reins contre reins. Vous devez vous faire des soirées aux chandelles, où tu lui dis qu'elle est belle et qu'il n'y a qu'elle. Et que moi, mais oui tu m'as oubliée. Ca coule de source bébé, faut pas t'inquiéter.
Profite surtout. Parce que si ça finit comme nous...

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6 avril 2005

Délétère

Beaucoup de silence. Je pense. Au passé révolu. Et puis aux heures perdues. Ensemble. J'en tremble. Je voudrais pouvoir te gifler, là. Juste pour te faire payer. Pour tout ça. Ce gâchi-là. A cause de toi, regarde-moi. J'y crois plus en l'amour. Aux beaux jours. Envie de tout envoyer valser, sans expliquer ce qui m'a motivée. Me rebeller, pour protester. Et te montrer. A quel point jouer ça peut blesser. Toi tu réalises pas l'ampleur de tes dégâts. Mais tu verras. Ca te hantera, t'y couperas pas. Tu croyais quoi ? Tu vas payer j'ai dit. Je te l'ai promis, chéri. Et moi je les tiens, mes promesses. Je dis pas ça juste par faiblesse. Je dis je fais. Tu mens tu paies. Rien que des règles que tu ignores. Encore. Je t'apprendrai va. J'peux bien faire ça pour toi. En souvenir du bon vieux temps. Même si tout fout le camp, maintenant. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, très cher.

Mais nos conversations sont délétères. Et puisque les retours en arrière sont impossibles, autant nous taire.

16 mars 2005

Encore ?

Les larmes coulent. Le long des joues et puis du cou et même des g'noux. C'est fou.

T'as mal ? Dis, t'as mal ? Non parce qu'il faut le dire. Faut pas souffrir et puis mourir. Faut pas non plus en rire. Hein ? Mais tu dis rien ! Comment veux-tu que je sache ? J'ai l'impression que tu te caches. Tu me fuis ? Dis ? J'ai pas fait exprès, je promets. J'ai rien choisi. J'ai tout dit mais rien choisi. T'es étonné ? Fallait bien que je parle, tu sais. La glace devait être brisée.

Si tu parlais, ça m'aiderait. Je t'assure. J'ai l'impression de parler à un mur. J'te jure ! Va falloir surmonter ça mon gars. Je repasserai demain pour voir si tu vas bien. Demain, oui. T'es pas content ?

Fallait le dire avant.

Je sors sans me retourner. Tu me regardes passer. Par la fenêtre. T'espères me voir réapparaître. Peut-être.

Tu n'en as pas eu assez ?

16 mars 2005

Rupture

Faut que tu partes, maintenant. Va-t'en. Lentement. Mais pas trop. Je veux pas que ça traîne, quelque fois que tu m'entraînes. A nouveau. Mais j'en veux plus de tes mots. Trop beaux. Trop chauds. Trop faux. Va voir ailleurs si j'y suis. Ce sera peut-être meilleur qu'ici. Qui sait ? Si on s'oublie. Ca peut être joli. Si.

C'est trop tard de toute façon. J'ai des envies d'eux mon vieux. Des envies de ciel bleu. Et d'yeux. Dans les miens. De mains. Sur mes reins. Et puis. D'autres choses. Trop roses. Trop ? Tant que c'est beau, que ce soit trop, je m'en fous. Je cherche pas le possible. L'accessible. Le plausible. Je veux du paisible. Comme s'il en pleuvait. Même si c'est pas vrai. Pas tout à fait.

Tu regardes ma bouche. Rouge. Tu louches. Un peu... Mais bouge. Je veux pas de ça. Pas cette fois. On ne joue plus là. Pas de baiser pour me faire taire, on est entrés en guerre, mon cher. Plus de fleur. De faveur. Plus rien. Même plus de peur. Tu vois ? Je tremble pas. Tout glisse sur moi. Rien n'adhère. Pas de baiser pour me faire taire, j'ai dit.

Tu verras que la vie ça va quand on voit droit devant soi. En avançant. En regardant. Toujours devant. Les ruptures sont dures, parfois, mais ça ira.

Au pire on verra.

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